La municipalité défavorable au projet de stockage de déchets inertes au fief de Roux
La motion municipale s’opposant au projet de stockage de déchets inertes à la carrière du Fief de Roux a été adoptée à l’unanimité par le conseil municipal du 20 mai 2021.
Jean François Fountaine, président de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, a bien voulu prendre parti contre ce projet.
Cependant, les propriétaires de la carrière, associés au sein de Fonciroc, ont continué leurs actions en justice visant à modifier le zonage de leurs parcelles, classées en Np ; cette zone caractérise les espaces terrestres et maritimes à protéger en raison de la qualité ou de l’intérêt des paysages littoraux.
Dans sa décision du 20 juillet 2021, le tribunal rejette l’ensemble de la requête de Fonciroc dans toutes ses conclusions.
Il s’agit donc d’une première victoire, majeure pour la commune et les amoureux de ses rivages.
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A plusieurs reprises, sous les anciens mandats municipaux comme sous l’actuel, le projet « Rochevalor », qui entre dans la catégorie des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), a été présenté aux élus (commune et CdA) et aux représentants de l’État, afin que cet espace soit « valorisé ». Or, ce projet consiste à combler cette carrière par l’arrivée sur le site de 750 000 m3 de gravats et divers déchets inertes, représentant un trafic routier intense (1 camion toutes les 10 à 12 minutes environ durant 8 à 10 ans) sur une route étroite et totalement inadaptée. On n’ose imaginer également les nuisances pour les riverains et les promeneurs.
En raison même de la configuration de cette carrière, située en zone naturelle en partie soumise à la loi littoral et en zone inondable et submersible (zone Rs3 Rouge, d’aléa fort sur le Plan de la Prévention des Risques Littoraux : PPRL), et à seulement une trentaine de mètres du trait de côte, le projet nécessiterait la construction d’une sorte de digue de renforcement afin de consolider la paroi la plus proche de l’eau ! Cette consolidation obligatoire est liée à l’importante érosion du littoral, particulièrement à cet endroit où l’on estime que d’ici à quarante ou cinquante ans, la falaise pourrait connaître des brèches et rejoindre le trou de cette ancienne carrière.
Au-delà même de ce problème d’érosion (un bon exemple est à voir sur la ville de Fouras confrontée à une évacuation de déchets d’un dépôt situé à proximité immédiate du littoral et qui commence à être envahi par la mer), le projet Rochevalor va à l’encontre des souhaits des habitants et des élus communaux au travers de leurs projets de responsabilité environnementale appliqués particulièrement au Parc littoral, à l’intérieur duquel s’inscrit la carrière du fief de Roux.
On notera que ce site est exempt de pollution (quelques macro déchets), mais soumis à l’influence maritime (eau saumâtre, sédiments non inertes…). Par ailleurs on y trouve des végétations caractéristiques de zones humides (jonchaies, roselières…), mais aussi des espèces végétales protégées et patrimoniales telles que : Littorelle à une fleur / Laiche étirée / Statice à feuilles ovales, etc.
Sur le plan faunistique, il existe une forte présence d’oiseaux protégés liée à la mosaïque de jonchaies et roselières : Cisticole des joncs / Bouscarle de Cetti / Rousserolle effarvatte, etc. et un fort potentiel pour la reproduction des amphibiens sur les marges du plan d’eau (notamment pour le pélodyte ponctué), les reptiles au sein des fourrés et des pelouses rares en périphérie du plan d’eau, et les insectes (espèces protégées ou patrimoniales).
On peut donc dire sur un plan environnemental que ce site est clairement identifié pour son potentiel de développement de végétations rares, ses habitats d’intérêt communautaire, ses végétations caractéristiques des zones humides et l’accueil d’espèces remarquables (protégées et patrimoniales).
Sur ce Parc littoral, la Ville souhaite un retour à la nature, en accord avec le projet littoral piloté par l’agglomération de La Rochelle qui évoque requalification et renaturation : on laisse le temps et l’érosion faire son travail, ce lieu étant également très prisé par les habitants ou les visiteurs pour sa qualité et sa tranquillité (plage de Roux et promenade sur le sentier littoral).
Précisons aussi qu’à quelques centaines de mètres, se trouve le site Delfau, ancien site industriel, très pollué (DIB et DIS dont hydrocarbures, PCB, boues de vidange, bouchons plastique…) soit au total 140 000 m3 de remblais pollués à enlever. Les aytrésiens et les rochelais n’ont aucune envie de voir arriver une nouvelle déchetterie sur la commune, tout particulièrement sur ce lieu si sensible et si proche de l’océan.